Organisés en France depuis la fin du XIXe siècle, les défilés du 1er-Mai, jour férié dédié aux travailleurs et aux travailleuses, continuent de rassembler des dizaines de milliers de manifestants à travers le pays. Ce jeudi, ils étaient entre 3 000 et 4 000 a déambulé dans les rues rennaises. Et pour beaucoup, ce rendez-vous reste incontournable. « Depuis que je suis en âge de comprendre ce qu’est le 1er-Mai, grâce à un grand-père qui m’a raconté tout ça, je fais les défilés », confie Michelle, retraitée. Tous les défilés ? « Tous… sauf obligations autres ! », sourit-il. Pour cette Rennaise, le 1er-Mai est encore un « symbole » : « Pour moi, c’est un peu une nécessité de rappeler qu’il y a, autour de nous, un collectif de gens qui sont différents du mainstream [grand public, NDLR], du trumpisme et autres tendances conjoncturelles du moment ». Du côté des plus jeunes, là aussi, le 1er-Mai est marqué en rouge dans les agendas. « C’est obligatoire pour moi. Si on ne vient pas dire tout haut ce qu’on se pense, si on ne vient pas défendre les droits des travailleurs, nos droits, qui le fera ? Personne », lance Mael, étudiant à Rennes 2. Doralou, étudiante en master 2 à Rennes, est sur la même longueur d’onde. Si elle vient manifester, c’est effectivement pour « défendre les droits des travailleurs ». D’autant que, selon elle, « le contexte politique est peu chaud en ce moment ». Il faut donc « montrer qu’on est là et qu’on ne se laissera pas faire ». « C’est une lutte, pas juste un défilé » Pour Yann, animateur d’un site rennais dédié à la santé mentale, le 1er-Mai reste « une lutte ». « Ce n’est pas juste on défile et c’est cool , tout ça s’inscrit dans des luttes sociales, des luttes d’émancipation », estime le quarantenaire, pour lequel se mobiliser reste essentiel : « C’est comme ça qu’on change les choses, par les mouvements sociaux, par les mobilisations. Ça crée des rapports de force et donc ça reste important d’être là le 1er-Mai ».